Pour beaucoup de dirigeants, nous vivons dans un monde de plus en plus turbulent.
Ce constat signerait-il alors la fin de la stratégie ?
Faire de la stratégie en entreprise impose en effet une certaine prévisibilité pour allouer des ressources.
Mais vivons-nous réellement dans un monde plus incertain que par le passé ?
Les jeunes ne trouvent pas le monde imprévisible, ce sont juste les gens qui ont vieilli qui pensent ainsi.
En fait le monde d’aujourd’hui n’est pas plus incertain que par le passé, il serait même beaucoup plus décryptable.
En effet, grâce aux nouvelles technologies et à l’accès à l’information, nous n’avons jamais eu autant de moyens de comprendre le monde.
En revanche, il ne peut pas y avoir d’innovation sans déstabilisation.
Les fenêtres d’opportunité ne sont jamais aussi largement ouvertes que lorsque les certitudes vacillent et que les acquis s’émiettent.
La confrontation à l’incertitude oblige à changer de posture.
Ainsi, beaucoup de grandes entreprises sont nées par temps de crise, à l’image de Rockefeller et de Carnegie qui ont bâti leur empire à l’occasion de la dépression des années 1870.
Les évolutions sociétales regorgent aussi d’exemple.
Le surgissement du nouveau entraine l’innovation et plus surprenant, le resurgissement de l’ancien aussi.
Pour preuve, le succès phénoménal de la Fiat 500 relookée.
Sans hésitation donc, l’incertitude est une opportunité éminemment stratégique, plus qu’une menace.
Il s’agit donc de passer d’une vision apeurée de la turbulence à une opportunité qui appelle l’engagement.
Une chose est certaine, accepter l’incertitude c’est être stratège.
Et faire de la stratégie, ce n’est pas gérer seulement des risques, c’est prospérer dans l’imprévu.
Le premier rôle du stratège n’est- il pas de définir l’action à court terme à partir d’un objectif de long terme, tout en insérant cet objectif de long terme dans une vision de l’évolution ?
En fait il est fondamental d’adopter en stratégie ce qu’il faut appeler la « SKIPPER ATTITUDE » qui consiste à savoir analyser les circonstances en fonction des « Fins » vents, courants favorables ou vents, courants contraires
Le skipper performant saisit les opportunités nées des turbulences pour transformer le « hasard » en « chance ».
Prospérer dans l’imprévu est la nature même de la stratégie