Nous poursuivons notre voyage pour mettre en place dans nos entreprises « ce qui compte vraiment ». *
Après « les Valeurs » en août et « L’Innovation » en septembre, nous abordons en octobre le 3ème défi : l’adaptabilité.
La vitesse de changement est constante, les entreprises doivent constamment se protéger contre l’inertie pour devancer les tendances.
Poser le diagnostic du déclin est le préalable vital :
- L’entreprise est victime de sa pesanteur
Il est plus difficile de développer une grande entreprise qu’une petite, c’est la Loi des grands nombres et aucune entreprise ne peut indéfiniment faire mieux que la médiane, c’est la Loi des médianes.
Quel que soit le programme destiné à améliorer la performance, le ratio résultats / efforts diminue avec le temps, c’est la Loi des retours décroissants.
- Les stratégies finissent par mourir
Aucune stratégie n’est éternelle et ces dernières années, leur espérance de vie s’est réduite.
- La réussite porte en elle les germes de la chute
Les dirigeants qui se dressaient autrefois contre le statu quo se mettent à le défendre.
Quand une entreprise se développe, son attention passe de l’innovation à l’amélioration et de l’exploration à l’exploitation.
Cela est parfait pour la productivité, mais anéantit toute capacité d’adaptation et toute forme de changement est ressentie comme une perturbation dangereuse.
Mettre l’entreprise en capacité d’affronter l’avenir est donc majeur, cela passe par l’anticipation et la flexibilité intellectuelle.
Vous ne pouvez pas courir plus vite que l’avenir si vous ne le voyez pas venir.
L’anticipation :
Regardez l’inévitable en face
La plupart du temps, les entreprises passent à côté de l’avenir non pas parce qu’il était impossible à connaître mais parce qu’il était déconcertant.
Mon travail de conseil en stratégie m’amène à le constater souvent, presque à chaque fois.
La prochaine stratégie doit être dominée par des individus qui s’investissent affectivement dans l’avenir et non dans le passé et qui ne ressentent pas le besoin de défendre des décisions prises il y a dix ou vingt ans.
Allez voir ce qui se passe en marge de l’entreprise
Pour voir l’avenir, les dirigeants doivent suivre attentivement les technologies naissantes, les concurrents excentriques et les groupes de client dont personne ne s’occupe.
Passez une heure par jour, ou deux jours par mois, au minimum, à explorer les tendances émergentes dans le domaine de la technologie, des styles de vie, de la réglementation, du management et du capital-risque.
Allez sur le terrain, on voit nettement moins bien l’avenir en restant assis à son bureau.
L’avenir vous prendra par surprise si vous ne le débusquez pas vous-même.
La flexibilité intellectuelle
Pour être capable de s’adapter à des situations nouvelles, l’entreprise doit disposer d’esprit ouverts.
Jetez les idées reçues aux orties
Dans la plupart des entreprises, les idées reçues profondément enracinées sont le plus gros obstacle à toute possibilité d’adaptation. « On a toujours fait comme cela » est la phrase la plus dangereuse quand on veut se développer.
Investissez dans la diversité génétique
Le manque de diversité limite l’aptitude à l’adaptation ou au changement.
L’homogénéité a ses avantages car cela facilite la communication et accélère la prise de décision mais elle limite la capacité de réagir face à des menaces et à des opportunités peu familières.
Les équipes dirigeantes, à tous les niveaux, doivent refléter la diversité en termes d’âges, de sexe, de culture et d’expérience.
Préparez-vous à plusieurs scénarios possibles.
Il ne suffit pas de repérer les tendances, il faut réfléchir à tout ce qu’elles peuvent entraîner et aux diverses façons dont elles peuvent se combiner, puis développer des plans de contingence adaptés à chaque scénario.
Il ne suffit pas de repérer les tendances, il faut réfléchir à tout ce qu’elles peuvent entraîner et aux diverses façons dont elles peuvent se combiner, puis développer des plans de contingence adaptés à chaque scénario.
Autre avantage et non des moindres, pourquoi tel ou tel scénario n’a pas été pris permet de renforcer considérablement la pertinence de celui que l’on a choisi.
Encouragez le débat et la pensée dialectique.
La diversité n’apporte pas grand-chose si les dirigeants placent le respect des directives et la cohérence au-dessus de tout le reste.
Encourager les désaccords en interne est primordial.
Les meilleurs leaders sont ceux qui mettent toutes les options sur la table avant de prendre une décision et les entreprises qui ont les meilleures capacités d’adaptation sont celles qui encourage
Un débat vigoureux améliore toujours la qualité des décisions.
La confrontation n’est pas l’opposition.
* Gary Hamel : « Ce qui compte vraiment »