Lors de mes accompagnements pour l’élaboration de projets stratégiques j’invite toujours les dirigeants et leurs équipes à se préoccuper du coup d’après.

Même si aujourd’hui la planification stratégique est souvent mise à mal, il en reste pas moins vrai que les objectifs stratégiques que les équipes dirigeantes s’assignent, sont encore et presque toujours des objectifs de retour sur investissement ou une cible de croissance à un horizon prédéfini.

Le R.O.I et la croissance sont bien sûr nécessaires en stratégie mais insuffisants.

En effet, une des préoccupations stratégiques fondamentales ne consiste pas seulement de se demander comment mieux faire ce que l’on fait déjà, mais aussi de s’interroger sur les façons de le faire différemment et sur les options pour faire autre chose, en plus ou à la place des activités existantes.

C’est une préoccupation stratégique essentielle insuffisamment investiguée.

L’innovation, terrain de jeu des stratèges

Il est possible de réactualiser cette logique que je n’hésite pas à qualifier de mortifère en proposant qu’un des enjeux des dirigeants est de préparer les coups d’après, ceux d’après-demain, et qu’il est souhaitable de pousser l’entreprise à se régénérer, c’est-à-dire à inventer des formes nouvelles d’activités, celles qui feront les succès futurs.

Le terrain de jeu des stratèges serait en ce sens plus dans l’innovation, dans l’invention de nouveaux business model, dans des stratégies de rupture pour déplacer les leaders installés sur leurs marchés traditionnels et transformer les secteurs, plutôt que dans le raffinement sans cesse repensé d’une même stratégie dans le même secteur comme si les règles du jeu pouvaient y rester éternelles.

Dit autrement, l’innovation stratégique très souvent confondue avec la R et D peut être vue comme un aiguillon que le dirigeant inflige à son organisation pour la pousser à se régénérer.

Il s’agit là d’un impératif stratégique fondamental.